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21 août 2017

Commémoration anniversaire du 21 Août 1944

comblan1.jpgLundi 21 août 1944...Lundi 21 août 2017, voici 73 ans que Comblanchien commémore, avec toujours la même ferveur,le souvenir de cette nuit d'épouvante, dont il reste encore quelques témoins. Une foule assez nombreuse cette année, assistait à cette cérémonie du souvenir. Parmi les présents,deux témoins du drame, Carmen Cortot née Pallarès et Aline Chauvenet, née Grange, âgées de 87 et 93 ans, qui, malgré leur grand âge et leur infirmité assistaient à cette cérémonie.Leurs maisons ont été incendiées.

Le temps faisant son œuvre, les familles des victimes disparaissent. Cependant, Madame Claire Vogel, née Henry, 90 ans cette année, fille de Max et sœur de Claude, lâchement assassinés, assiste régulièrement, avec ses enfants et petits enfants à cet anniversaire. Pour eux, le temps passe, mais le souvenir reste indélébile.

Des personnalités militaires et civiles, dont le nouveau sous préfet de Beaune, Jean Baptiste Peyrat, des élus régionaux, des conseillers municipaux, des maires des communes environnantes étaient présentes, ainsi que Monsieur le curé desservant la paroisse.

Une trentaine de porte-drapeaux entouraient le monument du souvenir, et, après la minute de silence à la mémoire des huit victimes, le maire de Comblanchien, Didier Toubin, a prononcé une allocution, toujours riche d'enseignements :

comblan2.jpg« Commémorer un événement, c'est refuser de voire un moment de l'histoire, retourner dans l'histoire. C'est forcer des hommes à  garder mentalement prés d'eux, quelque chose que le temps éloigne ».(citation)

Le maire, tout d'abord, relate brièvement les circonstances du drame et ses conséquences, en citant quelques extraits du témoignage d' Henry Robert, instituteur à l'époque, qui habitait avec sa famille sur la route nationale 74. L'incompréhension, la peur, la brutalité des incendiaires, le spectre de la mort ont été vécus par cette famille, ainsi que toutes celles vivant sur cette route ou habitaient quatre des victimes. '

La nécessité de la construction européenne, seule garante de l'entente et la solidarité entre les peuples est évoquée par le premier magistrat de la commune :

« Alors, qui aurait pu croire que sous les ruines et les cendres, aurait germé la volonté que les pays se rapprochent, que les rivalités et divergences s'aplanissent, qu'un jour les frontières seraient ouvertes?Oui, l'Europe s'est construite, et notre mémoire, c'est d'y croire, cela porte l'espoir d'une paix durable et les peuples réconciliés » …

Les nations qui se sont tant déchirées construisent ensemble une Europe de la paix, des droits de l'homme et de la solidarité économique. Espérons , et souhaitons que la France et l'Europe en paix aient enfin trouvé des racines profondes. C'est sur elles que nous fondons l 'espoir d'un avenir fraternel, d 'une génération future. Soyons dignes des sacrifices consentis par nos combattants qui ont surmonté l'insurmontable. »

L'énoncé des noms des victimes dont les noms sont gravés sur le monument est toujours un moment émouvant, mais c'est aussi un signe important pour l'avenir :

« Ce que nos morts attendent de nous, ce n'est pas un sanglot, mais un élan, un élan porteur de respect de justice, de tolérance et de solidarité entre les peuples. C'est un élan qui nous réunit. C'est vers cet élan que nous tournons nos regards vers l'avenir »

Ces cérémonies du souvenir, c'est aussi rappeler l'importance du devoir de mémoire, dans un monde secoué par des discours de haine et le développement des fanatismes religieux, et le maire de poursuivre  en terminant comme suit :

« Malgré le temps qui passe,et les mémoires qui s'éteignent, nous avons aussi le devoir de rappeler les leçons de notre histoire qui doivent interpeller la lucidité et notre vigilance.

comb3 (2).JPGLoin de disparaître des fanatismes racistes ne cessent de resurgir à travers un monde agité par des désordres économiques, et ces phénomènes ne doivent jamais laisser nos consciences au repos, alors, oui, le temps passe et la cicatrice reste, alors, il est important pour les petits fils de 1944, et aussi pour nous, et pour nos enfants de réanimer chaque année, cette cicatrice, afin qu'elle ne se referme pas complètement, et qu'elle nous rappelle sans cesse à nos responsabilités. Tournons nous avec confiance vers l'avenir, certains que la démocratie pourra s'adapter aux nouvelles réalités de notre société....

Souhaitons qu'avec le nouveau président de la République, la France pourra s'adapter aux nouvelles réalités de notre société »

Pour terminer, le maire, Didier Toubin évoque le souvenir du maire de Corgoloin, Jacky Moulin,décédé en juillet, homme simple, désintéressé, entièrement dévoué à sa commune et à ses habitants.

Comme habituellement, la cérémonie s'est terminée par l'audition de la Marseillaise et du du Chant des Partisans.

France 3 a enregistré quelques séquences de la cérémonie et auditionné quelques témoins de cette nuit tragique. Ce document est visible sur le site de la station, ainsi que sur le site internet de la commune.

Jacky Cortot

 

21 août 2016

Cérémonie du 21 août 2016

21aout2016_1.jpgC'est sous un véritable soleil d'été, tel qu'il brillait en 1944, que Comblanchien a commémoré avec une foule un peu clairsemée, effet vacances peut-être, mais aussi hélas ! d'indifférence  la nuit tragique du 21 août.

De nombreuses personnalités civiles et militaires, des élus régionaux, des conseillers municipaux, des maires des communes voisines, ainsi que celui de Villy en Auxois, autre village martyr étaient présents. Une trentaine de portes- drapeaux, fidèles gardiens de la mémoire encadraient le monument du souvenir où est gravé le bilan du drame.

Après avoir excusé les personnalités absentes, le maire de Comblanchien, Didier Toubin, a prononcé l'allocution suivante, dont voici quelques extraits :

« Nous voici réunis une fois de plus, devant ce monument rappelant le sacrifice des habitants de Comblanchien victimes de la répression nazie en ce 21 Août 1944, dont nous commémorons aujourd'hui le 72° anniversaire.....Ce dépôt de gerbes, cela suffit déjà pour que nous partagions un moment intense d'émotion et de souvenirs. Je le fais donc aujourd'hui, une nouvelle fois, avec une émotion particulière.....Nous continuerons à rendre hommage à ceux qui ont mené un combat pour la vraie liberté. Je pense à vous Mesdames et Messieurs les anciens combattants... aux résistants qui ont su faire passer leur courage et leur patriotisme, avant la peur et l'angoisse.

Je pense aussi aux habitants de Comblanchien qui ont vécu les événements tragiques,et de citer les huit noms des victimes du drame « dont les noms restent gravés sur ce monument pour l'éternité.

Ce drame est pour vous, les familles des victimes, des déportés, des blessés, des sinistrés, les témoins, même les moins jeunes, les blessés dont vous portez toujours les stigmates, et de citer le bilan de la tragédie.

Le maire lit ensuite le bouleversant témoignage de Madame Claire Vogel- Henry, âgée de 17 ans à l'époque( paru dans le livre souvenir de Jacky Cortot et Marcel Vigreux) dont le père Max et et son frère Claude ont été sauvagement assassinés, en quelques minutes, par quelques soudards ivres de sang et de vengeance !

Et Didiet Toubin poursuit : « L'actualité récente nous montre encore que des atrocités peuvent être commises au nom d'un homme, d'une idéologie, d'une religion détournées à des fins meurtrières.

Aujourd'hui encore, des jeunes gens peuvent être influencés, endoctrinés dans des conditions fantasmées et irréparables. La volonté de l'homme sur la culture, sur la religion, son appartenance ethnique est un danger sur lequel nous devons garder une extrême vigilance.

En ce 21 août 2016, commémorons ensemble ce passé douloureux, et réfléchissons à notre avenir et à celui de nos enfants....Je profite de cette commémoration du souvenir pour associer les victimes de l'attentat de Nice et de Saint Etienne du Rouvray .

En 1957 dans un discours pour la réception du prix Nobel, Albert Camus écrivait:Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse

Vive la France ! Vive la République ! Vive la Paix ! »

Une vibrante Marseillaise, et, toujours émouvant le Chant des Partisans suivi du chant des Marais ont clôturé cette cérémonie.

Le maire a remercié les présents et les a invités à partager le verre de l'amitié à la salle des fêtes.

 

Jacky Cortot