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25 août 2006

21 AOUT 2006

« Le feu qui semble éteint dort sous la cendre » ( Corneille)

« Jeanne Chapuzot, matelassière ,âgée de 68 ans est veuve. Elle est assassinée à coups de crosses près de la cheminée dans sa chambre.

Mathilde Voye, 46 ans est vigneronne. Elle est assassinée d’une balle dans l’œil sur les marches extérieures de sa maison…. »

Telles sont les premières phrases de l’allocution du maire de Comblanchien, Pierre Blondan, à l’occasion du 62° anniversaire de la nuit du 21 août 1944. Paroles brutales, mais douloureuses qu’il est parfois nécessaire de rappeler à tous, et surtout aux jeunes générations, pour se souvenir, et rendre hommage aux huit victimes de cette tragédie.

La foule des participants est là, silencieuse, recueillie, à l’écoute des conditions horribles par lesquelles les six autres habitants : Adrien Simonnot, Blaise Lieutard, Joseph Blanc, Max et Claude Henry, Marcel Julien ont été sauvagement assassinés au cours de cette opération de représailles contre notre village qualifié de « terroriste » par l’Allemand aux abois, sans oublier les cinq personnes blessées, les neuf déportés, et les deux cents sinistrés !

Evoquant les années qui passent, le premier magistrat se dit toujours ému de réveiller la douleur qui étreint, et qui se lit sur les visages des survivants du drame.

C’est par un plaidoyer contre la guerre et le terrorisme, qu’il poursuit et termine son allocution :

« Depuis plusieurs années, et c’est mon devoir, je condamne ce fléau innommable qu’est la guerre. Guerre déclenchée le plus souvent par la folie meurtrière des hommes. Les mots « terroristes » que Comblanchien connaît bien….Terroriste est un mot beaucoup trop à la mode ces derniers temps. Le terrorisme recourt à des violences systématiques, des destructions de maisons par explosion, des enlèvements ; il n’a qu’un seul but, créer un climat d’insécurité favorisant le dessein de fanatiques. La paix est précaire. Les alliances entre les pays forts existent pour constituer une Europe forte. L’avenir de notre pays est à ce prix.

Soyons avant toute chose, petits et grands, fiers de ce que nous sommes, conscient de la chance que nous avons de vivre en démocratie. Vive la France ! Vive la République ! Merci ! « 

Auparavant eut lieu l’appel des fusillés, les dépôts de gerbes, la minute de silence, ponctués par les sonneries traditionnelles.

L’émotion est à son comble, lorsque Sébastien Querry interprète, depuis les marches de l’église, comme il le fait magistralement depuis deux ans, une vibrante Marseillaise.

La cérémonie s’achève par un vin d’honneur servi à la salle des fêtes.

Participaient à cette cérémonie : Madame Josiane Lécrigny, sous-préfète de Beaune, François Patriat président du Conseil Régional, Alain Suguenot député-maire de Beaune, Pierre Alexandre Privolt, maire de Villers la Faye et conseiller général, Jean-Claude Robert, maire de Gevrey-Chambertin et conseiller général, les présidents des associations des anciens combattants et de résistants, une vingtaine de portes- drapeaux, le commandant de gendarmerie de Nuits Saint Georges, des maires du canton, des membres des familles de fusillés, des conseillers municipaux, dont certains n’hésitent pas à écourter leurs vacances pour participer à cette cérémonie du souvenir.