21 août 2009
Cérémonie du 65ème Anniversaire de la nuit du 21 aout 1944
« Sont morts tragiquement pour la France :CHAPUZOT Jeanne, VOYE Mathilde, SIMONNOT Adrien, LIEUTARD Blaise, BLANC Joseph, HENRY Max, HENRY Claude, JULIEN Marcel.... ». Telles sont les premières paroles du maire de Comblanchien, Pierre Blondan, devant le monument commémoratif de la nuit du 21 août 1944, à l'occasion du 65° anniversaire de l'événement.
Le temps passe...Les souvenirs restent, dit on...Pardonner, peut-être...Oublier jamais! Comment pourrait-il en être autrement , lorsque, chaque année, une foule nombreuse et recueillie assiste à ce douloureux anniversaire?Dans un monde émaillé ça et là de conflits, c'est un indispensable travail de mémoire qui s'accomplit.
Le maire poursuit son allocution en rappelant la chronologie des événements, leurs origines, sans oublier, au petit matin du 22 août, le bilan tragique de cette nuit d'apocalypse! Et il poursuit et conclut son allocution comme suit: « Aujourd'hui, 65 ans après chaque 21 août, et depuis que je suis maire, je me replonge dans l'ouvrage de Marcel Vigreux et Jacky Cortot intitulé: « Comblanchien, village martyr, 21 - 22 août 1944 » Chaque année, je suis habité de la même émotion devant cet événement, en lisant tous ces témoignages bouleversants. Rendre hommage aux victimes, comme nous le faisons en cette fin d'après-midi, c'est bien nor, mal, mais 65 ans après, j'aimerais rendre hommage à tous les survivants de cette tragédie. Autant d'années se sont écoulées, vous vivez avec ses souvenirs ancrés en vous, et vous êtes là, certains viennent de loin et restent fidèles à ce rendez-vous. Je sais bien qu'ils ne sont pas là pour cela, mais j'aimerais, maintenant, que pour tous les survivants présents ce soir, eh bien Mesdames, Messieurs, que nous les applaudissions! Ils méritent votre reconnaissance, ils méritent notre reconnaissance.
Je vais maintenant, et pour conclure, vous réciter les quelques derniers vers (1), chers à mon cœur, qui rendent un hommage vibrant à notre village:
Enfin le jour tant désiré Non encore j'ai toujours une âme
Paru, découvrant un calvaire Dont ni le fer ni le feu
Immense, où chacun atterré N'auront pu détruire la flamme
Contemplait sa propre misère Une âme qui, face à son Dieu
Plus rien, plus rien, plus de logis Dominant son âpre souffrance
Plus d'argent, de meubles, d'habits Devant l'avenir incertain
Plus de ces choses tant aimées Entoure un hymne d'espérance
Que l'on conserve avec ferveur, Hymne de ceux qui n'ont plus rien
Plus rien d'un passé de labeur En avant: Vive Comblanchien
Qu'un peu de cendre et de fumée Vive la Paix! Vive la France
Plus qu'un esprit pour y penser
Plus que des yeux pour en pleurer
Après la minute de compassion, le dépôt de gerbes, c'est l'audition, dans un profond silence, de la Marseillaise, et du Chant des Partisans ( 2 ).
La cérémonie se termine avec les chaleureux remerciements des personnalités aux représentants des associations patriotiques, visiblement émus en cette circonstance.
Après les remerciements du maire à tous les participants,ceux-ci se dirigent vers la salle des fêtes où le traditionnel vin d'honneur est servi.
Participent à ce 65° anniversaire:Alain Suguenot, député-maire de Beaune, François Patriat président du Conseil régional, Jean-Claude Robert, maire de Gevrey-Chambertin et conseiller général, Pierre-Alexandre Privolt, maire de Villers la Faye et conseiller général, Denis Thomas, conseiller général de Beaune-Nord, Alain Cartron maire de Nuits-Saint-Georges et président de la Communauté de communes, Lucien Jacob et Jean Clerc, anciens conseillers généraux, l'abbé Yves Frot curé du secteur, un représentant de la gendarmerie de Nuits-Saint-Georges, des maires des communes du canton, les associations d'anciens combattants et leurs porte-drapeaux, les conseillers municipaux, les sapeurs-pompiers etc...
(1 ) poème écrit par Louis Chenu de Chevigny en Valière Jacky Cortot
en décembre 1944.
( 2 ) Le Chant des Partisans de Joseph Kessel et Maurice Druon sur
une musique de Anna Marly a été composé aux environs de Londres
le 30 mai 1943. C'est l'hymne de la Résistance française durant
l'occupation allemande. C'est le chant des combattants de l'ombre
du recours aux armes, malgré les risques encourus à chaque instant
par ceux qui préparaient la reconquête de nos libertés perdues.
Ce chant est propriété de l'Etat et conservé au musée de la Légion
d'Honneur. Classé monument historique, au titre d'objet, par un arrêté du
ministère de la Culture en date du 8 décembre 2006.
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