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22 août 2015

21 août 2015 - Commémoration de la nuit tragique de 1944

Le temps passe....mais le souvenir reste. Comblanchien a donc réuni pour ce 71° anniversaire de la nuit du 21 août 1944, une foule nombreuse, ainsi que de nombreuses personnalités.

003.jpgAprès l'appel des noms des huit malheureuses victimes pour lesquelles la minute de silence a été observée dans un moment de grande émotion, le maire, Didier Toubin, a relaté, avec beaucoup de précisions les circonstances qui ont plongé le village « de carriers et de vignerons » (dixit les allemands) dans cette nuit d'épouvante.Et principalement, l'attachement de la population aux idées républicaines et résistantes, ces idées qui ont forgé l'âme du village à, la suit des conflits sociaux qui se sont déroulés à la fin du 19° siècle dans les carrières. C'est donc, tout naturellement, que des jeunes gens du village , Ferruccio Borillo, Jean Fiorèse vont prendre les armes et aller jusqu'au sacrifice suprême en trouvant la mort les 15 juin 1944 au combat d'Arcenant le 15 juin 1944, sans oublier aussi André Lefils fusillé à Dijon le 27 avril 1942 !

Dans son allocution, Didier Toubin associé le souvenir de ces patriotes à celui des grands noms de la Résistance entrés au Panthéon à Paris, l'été dernier :

Geneviève ANTHONIOZ-de GAULLE, nièce du général de Gaulle, résistante de la première heure dans le réseau du musée de l'Homme. Déportée à Rawensbrück. Présidente de ATD Quart monde décédée en février 2002.

Pierre BROSSOLETTE, journaliste et homme politique, né en 1903. Début 1941, il intègre le réseau du musée de l'Homme. Engagé dans les FFL, sa mission est de rédiger des rapports aux Français de Londres et nouer des contacts sur le terrain. C'est au cours de l'une de ces missions qu'il est arrêté en Bretagne, lors d'un contrôle de routine de la Feldgendarmerie, fin mars 1944. Il a préféré se défenestrer plutôt que de parler à ses tortionnaires

Germaine TILLON, pionnière de l'ethnologie française, elle aussi résistante au musée de l'Homme où elle travaille  Dénoncée en 1942 déportée à Ravensbrûck avec sa mère qui sera gazée en 1945. Elle est décédée en 2006 à l'âge de 101 ans.

Jean ZAY, avocat et surtout homme politique de grande qualité . Ministre de l'Education nationale et des Beaux-Arts en 1936. Il réalise , principalement ou engage la démocratisation sociale de l'enseignement:création du Comité des œuvres sociales en faveur des étudiants (CROUS),création de l'Ecole nationale d'administration( ENA), prolongation de la scolarité de 13 à 14 ans.

Le 2 septembre 1939 il est mobilisé. Le 21 juin 1940, trois jours après l'armistice, et hostile à celle-ci, il embarque pour Casablanca,en toute légalité, avec d'autres parlementaires. Arrêté et rapatrié en France pour une soi disant désertion( en réalité pour ses origines israélites et son activité ministérielle en 1936!), il est condamné par un tribunal militaire à la déportation et à la dégradation. Incarcéré à la prison de Riom (Puy de Dôme) ; il est enlevé  le 20 juin 1944 par trois miliciens français qui se font passer pour des résistants,, et l'assassinent dans un bois près de Cusset (Allier). Son corps ne sera retrouvé qu'en septembre 1946 par des chasseurs.Il avait 40 ans.

Poursuivant son allocution, Didier Toubin a déclaré : « Ces deux hommes et ces deux femmes incarnent l'esprit de résistance ...Ils ont apporté la même réponse, et en le disant tout de suite, fermement et calmement. La résistance et la barbarie s'expriment de différentes façons, et Comblanchien a payé un lourd tribu, » et d'énoncer les noms des huit victimes de cette nuit tragique.

Pour terminer, il a cité un extrait du Comité cantonal de Libération paru dans « Beaune-Informations » du 21 novembre 1944 au sujet de cette nuit du 21 août 1944 à Comblanchien

« Un mot timide, qu'on ne prononce qu' à voix basse, un mot qui évoque le drame, les flammes du brasier, le sang des martyrs, et l'effroyable barbarie allemande »

 

Comme l'an dernier, la cérémonie s'est terminée, moment toujours très émouvant, par l'audition de la Marseillaise et du Chant des partisans, interprétés par Magali Goblet.

Après avoir remercié l'assistance, le maire a invité les participants au traditionnel vin d'honneur

 

                                                                                         Jacky Cortot

 

Participaient à cette cérémonie :

  • Mme Frackowiak-Jacob sous-préféte
  • Alain Suguenot, député -maire de Beaune.
  • François Patriat, président du Conseil régionale.
  • Les conseillers régionaux et départementaux.
  • Les représentants des associations patriotiques et leurs porte drapeaux.
  • La gendarmerie de Nuits St Georges.
  • Des maires du canton.
  • Mme le maire de Villy en Auxois, l'un des villages martyrs de l'Auxois.
  • Le Père Frot desservant le village.

29 septembre 2014

70ème anniversaire de la nuit du 21 août 1944

comblan1.jpgComme toute cérémonie décennale, Comblanchien a célébré, avec faste, le 70° anniversaire de la nuit tragique du 21 août 1944. En effet, à cette occasion, plus de 300 personnes avaient répondu à l'invitation de la municipalité.

Après l'appel des noms des huit victimes, et du sinistre bilan de cette nuit d'horreur, le maire de Comblanchien, Didier Toubin, a retracé, par l’intermédiaire du témoignage de madame Pascal, fille de Blaise Lieutard, sauvagement assassiné sous les yeux de sa famille, ce que fut cette nuit qui aurait pu être une belle nuit d'été,où chacun attendait cette libération que l'on sentait proche, cauchemar inoubliable qui a laissé des traces indélébiles chez les plus anciens du village.

La minute de silence, et le dépôt des très nombreuses gerbes sont des moments forts des cérémonies. Mais, lorsque la chanteuse Magali Goblet de Dijon a interprété à cappella la Marseillaise et le Chant des Partisans, les visages se sont chargés de beaucoup d'émotions

Puis ce fut au tour d'Axelle et Lucy, élèves de l’école communale de lire le poème de Pierre Rousseau « Ode à Comblanchien » qui fut présenté au théâtre de Beaune en septembre 1944.

comblan19.jpgPour terminer, les participants ont été invités a visiter l'exposition consacrée à cette nuit tragique qui se tenait à la salle des fêtes. Des documents provenant des archives municipales, photos de particuliers, journaux d'époque, témoignages montrant ce que fut cette nuit d'horreur, et la vie au village sous l'occupation allemande étaient exposés, ainsi que quelques armes et objets des différents belligérants, ainsi qu'un mannequin.

Cette exposition qui s'est poursuivie pendant trois demi journées a été fréquentée par plus de 140 personnes.

Pour rehausser ce 70° anniversaire, et replacer l’événement dans son cadre historique, la municipalité avait fait appel a une association dijonnaise collectionnant les véhicules militaires américains . C'est ainsi, que stationnaient dans la parc municipal : dodges, camions divers montés par leurs servants en tenue d'époque, les célèbres Gis. Certains mimaient le règlement de la circulation sur la RD 974 au grand étonnement des automobilistes qui passaient !. Une jeep stationnait à côté du monument commémoratif, et une ambulance devant la mairie

Deux véhicules militaires allemands d'époque, très bien restaurés par le garage Lefebvre de Serrigny, stationnaient également dans le parc.

Au parc municipal, le maire a remercié les organisateurs de cette cérémonie et la foule nombreuse venue se souvenir de ces terribles épreuves! De courtes allocutions ont été prononcées par monsieur Olivier Huisman sous-préfet de Montbard (les personnalités régionales n'étant pas libres!!) et monsieur François Patriat président du conseil régional.

La soirée s'est terminée par un succulent apéritif dînatoire dans la douceur d'une belle journée d'été.

Assistait aussi, malgré son grand âge, madame Germaine Ménassol, 22 ans en 1944, blessées à l’épaule, alors qu'elle était cachée avec sa famille et son bébé dans la vigne située à côté de la salle des fêtes. Le livre commémoratif lui a été offert par le maire Didier Toubin.

Assistaient à cette cérémonie, entre autres :

Monsieur Olivier Huisman, sous-préfet de Montbard, Alain Suguenot, député-maire de Beaune, les élus régionaux des cantons de Beaune, Nuits St Georges, les maires du canton, la gendarmerie, les conseillers municipaux, une délégation des sapeurs-pompiers, de nombreuses personnalités des anciens combattants et les associations patriotiques et leurs 25 portes- drapeaux, l'abbé Frot desservant la commune etc..

 

 

Jacky Cortot